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la catastrophe du puits Combes

 

 

 

  

   

Le samedi 30 juin 1928 étai t un jour de marché et de vogue à Roche...   

 ...lorsque le bruit courut qu'une catastrophe minière venait de se produire au puits Combes.

Les mères, les épouses  encore en tablier et en pantoufles...coururent se masser devant l'entrée du puits  devant lequel les gendarmes étaient déjà en action , refoulant les  familles et les curieux voulant rentrer à l'intérieur. Les docteurs Fournot  et Gonthier s'affairaient autour des mineurs remontés dans le plus grand silence ; des mineurs rescapés,soutenus par des sauveteurs,la bouche grande ouverte, semblaient chercher l'air qu'ils avaient manqué...Les ambulances et voitures de service affluaient pour transporter les rescapés à l'hôpital du Crêt de la Compagnie des mines. Un par un ,les corps furent remontés ,alignés côte à côte et enveloppés dans des couvertures . Il fut décompté 48 cadavres et le plus pénible pour les familles fut leur identification après cette interminable attente.

Dans la soirée, le ministère des travaux publics communiquait la note suivante :" Un accident grave s'est produit ce matin au puits Combes de Roche La Molière (Loire). A la suite d'un incendie qui a causé un éboulement et l'écrasement d'une conduite d'air comprimé, 48 mineurs dont 29 français ont trouvé la mort par asphyxie,on ne compterait pas de blessés graves. M. Minier préfet de la Loire,  M. Descombes, ingénieur en chef des mines sont sur les lieux . M.Tardieu ( ministre des travaux publics ) est parti ce soir pour St Etienne afin de se rendre demain matin à Roche la Molière". Il descendra dans le puits Combes puis il ira s'incliner devant les cercueils entreposés dans la salle de spectacle de Beaulieu transformée en chapelle ardente.

Les funérailles eurent lieu le lundi 2 Juillet qui fut déclaré journée chômée dans les mines et le service religieux se déroula devant l'église de Beaulieu en présence d'une foule estimée à 30.000 personnes, les notables ( le maire de Roche, M. Vallat ) et pour le clergé le cardinal  Maurin .Le directeur M. Perrin-Pelletier fit un discours en demandant  à l'ingénieur Matheron de faire l'appel des malheureux et de dire à chaque nom : "mort au champ d' honneur". Une autre cérémonie eut lieu en l'église de Roche. L'inhumation eut lieu dans les cimetières de Roche et les environs.

Les suites judiciaires :

Le juge d'instruction, chargé de l'enquête, désigna un collège de 3 experts; à la fin de l'année 1930, il rendit un non- lieu concernant les personnes mises en accusation au début de l'instruction judiciaire à savoir le gouverneur, l'ingénieur du puits et le directeur général de la compagnie des mines.

Le puits Combes qui porte le nom d'un premier directeur de la Compagnie, ingénieur des mines, a été construit entre 1891 et 1897. Il a cessé toute activité en 1943 et fut bouché en 1973. Des énormes pierres de taille supportant la machine ont été transportées dans l'église de Beaulieu pour servir d'autel. Des vestiges du puits sont visibles encore aujourd'hui vers les pompes à essence d'Intermarché.

 

La dernière catastrophe minière est celle d'un puits voisin: le puits Charles , le 3 mai 1968. Il y eut 6 morts, suite à un "coup de poussières".

Source : -Le patrimoine minier stéphanois par Maurice Bedoin. Script : Serge Arnaud.

              -Photos : fournies par M. Dard (livre : "Firminy autrefois en cartes postales"). Avec nos remerciements.

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