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L'introduction des étançons dans les mines de Roche: de 1946 à 1948

Le rapport  est daté du 24 février 1949 et écrit par les ingénieurs MM P.Michel, R.Arnaud et M.Berger.

Il fait  état de l' utilisation des 1èrs étançons dans les mines de Roche. Les étançons étaient des pièces métalliques pour soutenir les galeries en remplacement  des éléments en bois.Un article des ingénieurs MM Denantes et Tardif parle déjà de leur usage en 1933 dans la couche Poule Noire Inférieure (élèments tubulaires type "Roche"). En raison des difficultés d'approvisionnement durant les années de guerre,leur pleine utilisation ne commença qu'en 1946.

En juillet 1946,dans les mines de Roche, il y avait  800 étançons en service et en fin d'année 1948, ce chiffre atteignait 10.000 pour une production brute triée de l'ordre de 2.000 tonnes par jour.

Les 1èrs étançons ont été introduits en mai 1946 dans une taille de la couche de la Poule Noire Inférieure pour différentes raisons :

Manquement de grands bois de 3 m., suppression de piles de bois trop encombrantes ,extension  plus facile et rapide...,et essai dans  une exploitation difficile ("queue de gisement"). Les objectifs étant atteints au bout de quelques mois et cette nouvelle technique de" boisage" bien acceptée par les mineurs fut généralisée à tous les autres chantiers ( puits Grüner, Dolomieu, Sagnat ).

Jusqu'en 1948 les étançons ne remplaçaient que les buttes sans modification des autres éléments de boisage (flandres,  interflandres, croisillons...) qui étaient maintenus en bois.

Mais ce soutènement mixte présentait des inconvénients : Economie partielle du bois, difficultés de récupération des étançons, disproportion au point de vue de la résistance à la charge....FIn 1948, 78 % des tailles étaient équipées d'étançons et 42 % de soutènement complet.

La moitié des étançons utilisés avaient une longueur égale ou supérieure à 2.5 m et pesaient  plus de 110 kg. Ils étaient récupérés à l'aide de treuils, puis par des palans. La technique de fabrication s'améliorant, les pertes furent ramenées à 1.3 % par mois.

L'introduction du soutènement métallique a permis de réaliser des économies tant sur le plan de la main d'oeuvre que sur le matériel et les autres fournitures , chiffrées de l'ordre de 15 à 20 %. De plus, conclut ce rapport," le personnel s'est bien adapté à ce nouveau matériel et il a apprécié unanimement son efficacité pour la tenue des tailles".Cependant, "les essais de soutènement métallique demandent une attention soutenue des services techniques.... Quand ce matériel est susceptible d'entrainer des modifications dans les méthodes de conduite des tailles elles doivent se faire progressivement et avec prudence".

En mémoire des mineurs des puits Grüner, Sagnat, Dolomieu...et :

 en mémoire de mon père M. René Arnaud, ingénieur civil des mines au puits Dolomieu. 

 

    Texte : Serge Arnaud

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